Au café Montfaucon [RP libre]

A l'aube du troisième millénaire, Paris. Cette ville surnommée la Ville-Lumière. La capitale de la France et qui faisait toujours chavirer le coeur la grande majorité des touristes. Pour eux, c'était LA ville à voir dans sa vie, au même titre que New York et d'autres villes légendaires. Rien que pour sa célèbre Tour Eiffel, construite par Gustave Eiffel lors d'une Exposition Universelle. Le Moulin Rouge près de la place Pigale qu'on avait dans les Monopoly. Le musée du Louvres, qui n'avait pour seule comparaison que le British Museum à Londres. Le Palais du Luxembourg où siégait une partie de la classe politique. La Seine avec ses célèbres bateaux mouches, exaltant les visiteurs du monde entier au plus haut point. Le Sacré-Coeur, qui n'avait de sacré que son nom. Les Champs Elysées, réputé pour être la plus belle avenue du monde.

Pourtant, qu'avait-elle de beau ?

Le paysage était partout le même pour son goût. Ce n'était que des murs de bétons s'élevant dans le ciel, pour attraper les nuages et atteindre la demeure des Dieux. Pourtant, on n'avait pas trouvé de Dieu ou une quelconque demeure. Juste un vide sidéral qu'on appelait Espace, avec d'autres planêtes, des satellites et autres comètes et astéroïdes. Sans compter les étoiles. Au moins, ce vide était bien plus intéressant que ce monde remplit de monde plus inutile que les autres et bruillants. Il préférait le calme plus que tout. Le calme pour savourer un grand livre de la littérature française... Celle d'Emile Zola.

Et il avait eu du mal à trouver un endroit reposant dans cette ville infernale. C'était une place des plus agréables, avec des pavés rescapés de Mai 68 en guise de sol. Le batiment le plus important était sans conteste son église de pierre de la fin du Moyen-Age, construite lors du déclin des Templiers. Mais, on trouvait tout de même quelques boutiques de souvenirs, vendant les traditionnels porte-clefs en forme de Tour d'Eiffel, ainsi qu'un bar... Le bar Montfaucon, comme le nom de cette place.

Il faisait beau ce jour-là et c'était la fin de Printemps. Il n'y avait rien de plus agréable que de lire pendant des heures, sur la terasse d'un café, avec une boisson rafraichissante à côté. Et il faisait ça, avec un thé glacé comme guise de boisson. Il lisait tranquillement le Classique en prenant son temps. S'il appréçiait bien quelque chose dans les cafés français, c'était que le client pouvaient rester toute la journée, sans craindre de représailles. Ce n'était pas qu'il craignait ce genre de choses, mais cela se ressentait.

Il tourna alors la page suivante, pour poursuivre sa lecture. C'était vraiment une belle journée.

Paris, triste mélange de de nouveau et d'ancien, de béton et de pierre, de graffiti et de peinture. Elle avançait dans les rues sombre et sinueuses, découvrant derrière chaque mur, chaque buisson une nouvelle architecture. Ici, une ancienne maison à colombage du temps de la renaissance, là-bas, une maison en hypercube, plus loin, une villa dont les vitres, qui faisaient office de murs, se tordaient dans tous les sens. En bref une inconcevable mélange de bâtisses aux structures, formes et couleurs si contrastantes que même mère nature n'aurait pas pu l'imaginer. c'était laid, ça ne ressemblait à rien.

Cependant, plus elle avançait, plus le bruit insupportable est voitures et des klaxons s'estompait. Elle arrivait parfois même, au détours d'une rue, à entendre le chant d'un oiseau. Mais chaque chant finissait toujours par s'estomper. Cependant, à force de marcher sans relâche, elle finit pas tomber sur une place qui par son architecture semblait sortir tout droit de la renaissance. Elle s'avança lentement vers son centre et observa ce qui l'entourait. Une église à l'antique architecture se dressait à sa droite, à sa gauche, plusieurs maison à colombage, derrière elle, la route qui l'avait menée jusqu'ici et en face, un café, la café montfaucon. Elle contempla l'église quand une voix de femme cria :

"Au secours ! Aidez-moi !"

La voix venait de sa gauche. Elle se tourna mais ne vit personne, à part un homme qui lisait tranquillement sur sa chaise. Elle cru d'abord à une hallucination mais, entendant ces cris à nouveau, elle se dirigea vers l'inconnu. Il lisait un roman de Zola. Elle le tapota sur l'épaule et lui dit.

"Navrée de vous déranger, mais avez vous entendu une femme crier ?"

Plus précisément, le livre qu'il lisait était un des livres des Rougeon-Macquart. Plus précisément même, l'Assommoir, le livre polémique qui avait garanti le succès et la fortune d'un des auteurs français des plus critiqués dans son pays à l'époque. Pour le lecteur, ce septième livre de cette saga était un chef d'oeuvre issu, non pas du génie de l'écrivain, mais par la chance. Mais, qu'est-ce qu'il lui prenait de penser de telles bêtises ? Il ne croyait pas dans les diverses supperstitions. Cependant, il croyait vraiment que la vie des hommes était telle une comédie humaine.

Il se plaisait bien en ce lieu. Il était au calme, dans un endroit où le temps avait pu garder l'atmosphère d'un temps maintenant oublié. En fait, les seules choses qui étaient hors du contexte historique était ce livre, le café et lui-même. Zola était un auteur de la fin du dix-neuvième siècle. Ce café avait tout de même des installations modernes, comme un climatiseur et même un distributeur de bière. De la bière alors que la France était le pays du vin et qu'il y avait peu de Français qui en buvait ? Il valait mieux oublier cette contradiction...

Rutsuku lisait tranquillement, lorsqu'il entendit plusieurs fois un cri d'aide. Cependant, il n'avait pas fait un seul pas. Les gens se débrouillaient seul pour lui, et c'était tout. Peu importait si on l'enfermait pour non assistance à personne en danger. Il voulait savourer ce livre, chef d'oeuvre de la littérature lorsqu'il sentît une main sur son épaule.

"Navrée de vous déranger, mais avez vous entendu une femme crier ?"

L'individu ne se retourna pas, mais il avait entendu la question de la personne.

"Vous avez dû rêver."

Même si la personne était mourante, il ne se déplacerait pas.

Le livre que l'homme lisait était l'Assommoir, célèbre roman de son époque dont on parle encore comme classique littéraire. Elle n'aimait pas ce livre, dont l'auteur s'amusait à charmer les différentes psychologies pour toujours mieux les faire chuter, comme un homme aiderais un personne blessée à se relever pour à nouveau la faire tomber. Habituer au bonheur pour me faire sentir le malheur. Elle ne pouvait le supporter. Après tout, que gagne-t-on a faire du mal aux autres ? Rien ! Seulement de quoi combler son stupide orgueil. Mais ce n'était pas la seule chose la perturbait. Ce café, le café Montfaucon dont le nom lui rappelait le gibet du même nom. Elle se voyait, dans cet horrible lieux, parmi les centaine d'autres cadavres qu'on amenait comme des vieux objets et qu'on jetais sans aucun souci de respect. elle perdit l'équilibre.

Elle s'excusa à nouveau de l'avoir dérangé et comme le soleil se couchait déjà, elle se rendis en direction de l'hôtel où elle avait réservé. Il se trouvait à quelques rues de la place. Elle décida de continuer la route. Pendant le chemin, le cris et l'image de l'homme lui revinrent à l'esprit. Étaient-ils liés ? elle était pourtant sûre qu'il venait de sa direction. Mais il avait prétendu ne pas l'entendre. Aurait-elle rêvé ? Non. Jamais, depuis qu'elle était née, elle n'avait jamais connu ce genre d'évènement. Une idée lui traversa l'esprit. L'homme n'avait pas dis qu'il n'avait rien entendu mais avait supposé qu'elle rêvait. C'était donc cela ! L'homme avait seulement menti pour cacher qu'il en savait plus ! Brutalement, elle fit demi-tour et se rendit en courant à la place. Un fois sur celle-ci, elle couru vers le café. Mais il n'était plus là. Le gérant, qui commençait à fermer, l'interpella.

"Madame. Vous cherchez l'homme avec qui vous parliez ? Il est parti il y a cinq minutes."

Elle l'observa un instant. C'était un homme dans la quarantaine, aux cheveux et yeux d'ébène. Puis le remercia pour son indication. Elle s'apprètait à le quitter quand il continua.

"Au fait, faudrait que vous alliez voir un médecin. il n'y avait personne qui criait."

Elle le remercia à nouveau, puis pris le chemin du retour. Aurait-elle vraiment rêvé ? Elle ne savait plus que penser.

"Excusez-moi, mais on ferme."

A peine que la personne qui l'avait dérangée dans sa lecture était partie que c'était cette fois le propriétaire de ce café qui l'abordait. Son horoscope était-il aussi pourri ce jour-là où était à cause de sa malchance légendaire ? Quand Rutsuku voulait être au calme, il était toujours dans un boucan infernal. Quand il voulait avoir un peu de compagnie, il était toujours dans la solitude la plus complète. C'était sûr, Verseau ascendant Verseau... C'était la malchance assurée, selon lui.

Il mit un marque-page sur le passage où il était. Puis, il ferma le classique de la littérature française. Il prit aussi le quotidien, avant de jeter sur la table un billet de vingt euros. Le propriétaire du café allait lui rendre la monnaie, mais le client était déjà parti.

Habituellement, pour rentrer, il passait par un parc, situé non loin de la place Montfaucon. C'était un parc des plus agréables, avec cette végétation digne des jardins de Versailles. Avec ce ton crépusculaire, le contraste saisissant avec le vert de la végétation et le rouge du crépuscule était aussi magnifique que Toledo de El Greco. Rien que pour la peine de savourer cette perle que seule la nature pouvait offrir, l'homme s'assit sur un banc en bois. Après tout, il avait du temps à perdre. Personne ne l'attendait et il n'attendait personne.

C'était sans doute de ça que Pascale parlait de Solitude Originelle. Mais cela, ce n'était pas les affaires du mystérieux individu... du moins, pour l'instant.

La nuit commençait à tomber quand elle arriva dans l'hôtel. Aussitôt ses chaussures retirée qu'elle s'allongea sur son lit. les précédents émotions l'avait fatiguée et elle décida de se coucher sans diner. Sortant de sa poche un petite clé. Elle ouvrit un petit coffre en bois qu'elle gardait toujours avec elle pour en sorti un livre. Il s'agissait du recueil "Méditations poétiques" de Lamartine et plus précisément de son poème "le lac". Aussitôt trouva-t-elle la page qu'elle récita ses vers préférés :

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Car elle aimait ces mots, qui pour lui étaient ses préférés et lui inspiraient l'amour le plus profond. Elle aurait voulu connaître cet amour plus que tout. Cependant, à peine avait-elle prononcés ces vers que la voie précédemment entendue se mit à chanter :

Viens dans le jardin
Où je veux t'attendre
Toi qui peux m'entendre
Viens, je t'appartiens

Était-ce encore un illusion ? Elle semblait si vraie. Il fallait qu'elle en ai le cœur sûr. Aussitôt avait-elle remis ses chaussures qu'elle se trouvait à nouveau à courir dans la rue. Les maison qui l'entouraient, sous la lumière crépusculaire, étaient encore plus laids que de jour. Mais elle s'en moquait. Seuls ces quelques vers chanté en boucle dans sa tête avaient de l'importance. Arrivée sur la place, elle chercha un détail, un élément qui lui permettrait de trouver le jardin cité dans la chanson. Mais n'en trouva pas. Aussitôt couru-t-elle vers un panneau et chercha le jardin le plus près. Il était à une centaine de mètres. Elle repris sa course. Arrivée au jardin, elle ne trouva rien ni personne. Était-ce un autre jardin ? Elle regarda à nouveau le plan et continua son interminable avancée vers le prochain jardin. Mais ce jardin. Elle cria.

"Si le prochain n'est pas le bon. Je me noie dans la seine!"

Quand elle arriva dans le troisième jardin, elle fut tant surprise qu'elle s'arrêta. C'était un simple parc en rectangle, comme il y en avait des centaines dans Paris, mais la lumière de couchant rendait sa banalité en merveille. De plus, l'homme qu'elle croyait le plus lié à l'évènement était assis et lisait son livre. Elle comprit au premier coup d'œil qu'il avait lut pendant longtemps. Et décida de s'approche de lui. Cependant tandis qu'elle s'apprêtait à entrer dans le parc vide. Un élément lui fit crier se surprise. Un main moire aux ongles longs était sortie en partie du sol et s'approchait de l'homme, comme pour prendre sa cheville. Son sang ne fit qu'un tour, elle couru vers lui et cria.

"Attention!"

Mais ça n'en fit rien, l'homme ne semblait pas remarque la créature.Aussitôt sauta-t-elle sur lui et l'emmena-t-elle faire un roulé-boulé. Avant même qu'il n'aie le temps de parler elle le pris par le bras et dit :

"Pas le temps d'expliquer ! Suivez-moi !"

Elle le tira par le bras et couru dans la direction opposée du monstre. Mais à peine avait-elle tenté de sortir du parc qu'elle se heurta sur quelque chose de dur. Elle avança à tâtons pour mieux voir. C'était un mur invisible. Elle décida de le contourner mais en vain, le mur entourait complètement la parc. Ils ne pouvaient pas sortir.

Ce paysage s'étaignait peu à peu. Les plus belles choses étaient souvent les plus belles avant leurs déclins certains. Une bougie brillait toujours de mille feux envoutants avant de se consumer inexorablement. Et l'individu regardait inlassablement ce crépuscule, comme La Liberté Guidant le Peuple de Delacroix. Il pouvait voir ce tableau pendant des heures, sans jamais se lasser une seule seconde. En fait, Rutsuku aimait énormément la période du dix-neuvième siècle, dans sa globalité... Pour lui, c'était la dernière lumière aveuglante de l'histoire de l'Humanité, avant le déclin inexorable commencé par le vingtième siècle.

De toutes façons, il avait encore du temps devant lui. Personne pour l'attendre. Personne pour lui parler. Il pouvait passer tout son temps ici, à lire. Après tout, personne ne lui en empêchait, et ce n'était surement pas la police qui allait changer son état d'esprit. En ce moment, il voulait être seul... Mais quand c'était cette volonté, il était certain qu'il allait y avoir au moins une personne pour briser ce désir.

A peine qu'il prit son livre qu'il entendît une chansonette... Mais il l'ignora, comme il avait ignoré la voix un peu plus tôt au Café Montfaucon. Et même pas plusieurs minutes après, il y avait cette main noire griffue... Encore cette main ? C'était toujours ça avec lui. Depuis toujours autour de lui, il y avait ses créatures infernales que personne ne pouvaient voir, qui se manifestait autour de lui. Au fur et à mesure du temps passé, il avait apprit à les ignorer. Après tout, s'il voyait des choses qui n'était pas sensé exister, le commun des mortels l'emmenerait directement à l'asile. S'il y avait une chose qu'il détestait, c'était bien les camisoles. Ca lui rappelait trop de mauvais souvenirs, et il essayait plus que tout de ne pas se remémorer de ces instants trop douloureux.

Avec cette main-là, il comptait faire comme d'habitude, c'est-à-dire ignorer totalement. De toutes façons, elle ne pouvait rien lui faire. Mais, c'était sans compter sur une personne qui, non seulement lui avait hurlé dessus, mais l'avait carrément jeté à terre, comme pour le sauver de cet esprit. Mais, à peine qu'il dévisagea cette femme aux cheveux d'or, qu'il fut traîné par elle-même, comme pour le sauver de ça. Mais, ce n'était vraiment pas la peine. De toutes façons, il n'y avait rien à craindre.

Et elle s'arrêta, comme si un mur les bloquait dans ce parc. Soudainement, irrité, il arracha son poignet de la poigne de la jeune femme.

"Si vous avez fini de délirer, ce serait bien de me laisser tranquille."

"Si vous avez fini de délirer, ce serait bien de me laisser tranquille."

Elle s'arrêta, comme frappée par les stupeur. Elle venait de le sauver et il lui criait dessus comme s'elle était folle. Ne voyait-t-il donc vraiment pas cette main noire, dont les ongles allaient lui couper la jambe. Elle ne voulu pas et croire et dit.

"si vous me prenez pour une folle, essayez donc de sortir!"

A peine prononça-t-elle ces mots qu'elle le poussa à l'extérieur de parc. Ce fut peine perdue, l'homme se heurta au même mur invisible et chuta par terre. pendant ce temps, la main qui n'avait fait que de les regarder s'étira pour prendre forme humaine. Elle était devenue un monstre noir dont les yeux brillaient d'une lumière rouge et dont les griffes semblaient pouvoir couper l'acier. Un seul regard lui permit de comprendre la situation : cette créature n'était pas la pour boire le thé. Et comme l'homme ne semblait pas vouloir bouger, elle se saisi d'une branche et défia la créature de les attaquer. Mais ses main tremblaient, trahissant son apparent courage. la créature avança, et frappa deux fois. Le premier coup réduisit la branche à un mince cure-dent, le second la blessa à l'épaule. Elle étouffa un cri de douleur. Pour finalement se placer près de l'homme. Elle se voyait déjà fichue. Cependant, d'autres mots lui vinrent à la tête. Ou plutôt deux voix différentes. La première chantait des vers :

"Agenouille-toi pour prier
sur le plus malheureux..."

C'est vers, elle les avait déjà lus quelque part, mais elle ne savait plus où. Elle essaya tout de même, en vain. La seconde était la voie qu'elle avait déjà entendue, elle lui disais :

"Complète le puzzle et tout s'arrêtera"

Que devait-elle donc faire ? Elle ne comprenait plus rien.

A peine d'avoir crié qu'elle délirait, qu'elle le poussât contre le mur. C'était tellement soudain qu'il n'avait eu le temps de faire un seul geste pour empêcher de toucher le mur et tomber au sol. Tout en pestant intérieurement, il se redressa. Il ne voulait pas expliquer pourquoi il y avait ses voix, ces créatures qui le poursuivaient toujours. De toutes manières, qui pourrait comprendre ? Et surtout, qui croyait au surnaturel dans ce monde où seul primait le matérialisme ? Cette femme qui était présente était, selon lui, dans ce cas-là...

Parlant d'elle, elle prit une branche d'arbre et fit face à la créature aux yeux de sang. Cela étonnait l'individu. Pourquoi défendre un inconnu, qui surtout ne craignait rien ? Surtout, pourquoi défendre quelqu'un lorsqu'on était mort de peur, sans pouvoir bouger à cause de ça ? Mais cela, il ne fallait pas compter sur ce monstre. Il ne donna que deux coups de griffes... L'un réduisit à 1/40 la taille du bout de bois, l'autre blessa à l'épaule la jeune femme. Celle-ci se plaça de nouveau vers lui.

*Si elle n'était pas venue, elle n'aurait pas eu tous ces problèmes...*

Tout en contenant un soupire, il s'approcha alors de la créature. Tout semblait croire qu'il allait se frotter au monstre. Mais, surprenant tout, il leva sa tête, comme pour l'inviter à l'étrangler. L'être aux yeux rouges essaya d'y poser ses mains griffues... Et disparu comme il était venu... en s'enfonçant dans le sol.

Le monstre était parti. Il soupira quelques instants et alla vers la jeune femme. Il l'aida à se redresser. Mais il ne put s'empêcher de s'exclamer :

"C'est bon maintenant... Vous pouvez rentrer chez vous et me ficher la paix. Si vous restez, je ne pourrai garantir votre sécurité qui ne m'importe pas, de toutes manières."

Tout en la tenant, il sortit un mouchoir en dentelle et le fixa sur sa blessure.

L'homme s'approcha alors de la créature, comme pour essayer de la battre. Mais, contrairement à ce que pensait la jeune femme, il se contenta simplement de lever la tête pour inciter la créature à l'étrangler. La bête posa lentement ses doigts griffus avant de disparaître, en s'enfonçant lentement dans le sol. L'homme attendis qu'elle ai finit de descendre puis se retourna vers la jeune femme. Il lui tendit la main pour l'aider à se relever. Elle accepta son aide et se releva. L'homme s'exclama :

"C'est bon maintenant... Vous pouvez rentrer chez vous et me ficher la paix. Si vous restez, je ne pourrai garantir votre sécurité qui ne m'importe pas, de toutes manières."

Et comme pour prouver qu'il mentait, il soigna l'épaule de la jeune femme en la couvrant d'un mouchoir de dentelle. Mais elle ne voulait pas en rester la. Aussi demanda-t-elle :

"Vous semblez connaître ces créatures. Pouvez-vous me dire ce qu'elle sont ?"

Elle était encore en état de choc, mais elle sentait que la réponse allait l'aider. Il fallait qu'elle mette ses idées en place, qu'elle comprenne pourquoi tout cela était arrivé. Puis elle continua :

"Pourrais-je au moins connaître votre nom ? Je me nomme Angélique. On me compare souvent à un ange, mais je n'ai jamais su pourquoi."

Lorsqu'il eut terminé de fixer le mouchoir sur la blessure, il lâcha Angelique. Il en avait assez de se retrouver avec une personne. Depuis le début, il ne voulait qu'être seul, avec sa Solitude Originelle... Mais c'était toujours la même chose. Quand il voulait être seul, il y avait irrémédiablement une personne. A croire qu'il était maudit jusqu'au bout. Surtout depuis ce jour, où il avait commencé à avoir ces hallucinations qui tournaient autour de lui.

Parlant du loup :

"Vous semblez connaître ces créatures. Pouvez-vous me dire ce qu'elle sont ?"

Sans se retenir, il grogna. Hors de question de le revéler. C'était son plus grand secret, la source de ses ennuis, mais aussi de ce qu'il était devenu... Un homme au casier judiciaire extrèmement remplit, aussi vide qu'une coquille vide, refusant de plus tout contact, et proche d'aller à l'hôpital psychiatrique à cause de ces évènements paranormaux. Inutile d'ailleurs de tout dire, surtout à une inconnue telle qu'elle. Le mot confiance était banni de son vocabulaire... Et cela, même si c'était un ange...

"Pourrais-je au moins connaître votre nom ? Je me nomme Angélique. On me compare souvent à un ange, mais je n'ai jamais su pourquoi."
"On vous compare à un ange parce que vous n'arrêtez pas de vous mêler de ce qu'il ne vous regarde pas. Et la fierté d'être seul, vous connaissez ?"

Cette fois, il n'avait pas pu se retenir. Il ne pouvait qu'être seul. Il était maudit à tout jamais, et inutile de mêler quelqu'un à ses affaires.

Il s'éloigna alors d'elle et quitta d'ailleurs le parc et le quartier. Il rentrait d'ailleur chez lui, en prenant soin de la semer au cas où Angélique le suivait. Mais, il n'avait pas fait attention... Il avait laissé l'Assomoire au parc où, sur la première page, il y avait :

"R. Fushin
13 Rue de Montmartre
Paris"

Il bafoua quelques mot, puis la quitta en courant pour ne pas qu'elle le suive. Il avait raison, elle ne devait pas forcer les gens à lui parler d'eux. Elle senti un poids la pénétrer. Peu à peu, l'impression de ne servir qu'à faire du mal lui revint à l'esprit et lui retira tout l'espoir qu'elle avait accumulé pendant le journée. Elle avait remarqué qu'il cachait un secret douloureux. Elle aurait voulu pouvoir l'aider. ais elle avait fait tout le contraire. Elle s'apprêtait à rentrer chez elle quand elle aperçu le livre qu'il avait posé. Elle le souleva et remarqua directement le nom et l'adresse marqués sur la quatrième de couverture. Elle décida de le lui rendre le lendemain. Une fois arrivée dans sa chambre. Elle se coucha et dormit jusqu'au milieu de l'après-midi. Quand elle le leva, elle prit une feuille qu'elle grava de quelques mots :

#Bonjour. C'est Angélique, vous vous souvenez ? Celle que vous avez rencontré dans le parc hier soir ? He bien. Sahez que vous aviez oublié votre livre. C'est pourquoi je vous le rends.#

Elle réfléchit un moment. Elle ne pouvait pas simplement mettre ces mots. Il fallait aussi qu'elle s'excuse de ne pas l'avoir fait aussitôt. Elle continua :

#Aussi, j'aimerai pouvoir m'excuser de ne pas vous l'avoir rendu plus tôt. Ainsi que pour vous avoir dérangé la nuit dernière. je ne savais pas comment vous alliez réagir. Sur ce, Bon après-midi. Angélique.#

Puis se lava, s'habilla et se rendis à l'adresse indiquée. Le rue était vide, pas un chat à l'horizon. elle avança à pas de loup vers la porte et, craignant de déranger à nouveau l'homme, glissa dans la fente encastrée dans la porte, l'enveloppe dans laquelle elle avait inséré le livre ainsi que le mot qu'elle avait écrit plus tôt. Puis elle rentra chez elle, en courant, pour ne pas être vue.

Il s'était levé à la même heure, comme d'habitude. Après tout, il voyait depuis tellement ces hallucinations qu'il en était blasé. Même chez lui, ça continuait. Divers fantômes étaient incrustés dans les murs, et tenaient avec une sorte de colle ensanglantée. Un, pendu, s'amusait à l'effrayer en surgissant n'importe quand. Et ne parlons pas des gémissements divers qu'il y avait tout le temps. C'était pourquoi il n'invitait personne chez lui... D'une, parce que personne ne pouvait les voir. Et enfin, chaque personne qui venait chez lui devenit mystérieusement malade ou mal à l'aise.

Comme d'habitude depuis quelques jours, Rutsuku était revenu au Café Montfaucon. C'était un lieu calme, même si parfois, il était hanté par des fantômes de Templiers morts au bûcher en ce lieu là... Mais c'était nettement plus supportable que chez lui. Il était en ce lieu depuis le petit matin et il comptait y rester jusqu'à la fermeture.

Comme le jour d'avant, il lisait. Mais cette fois, ce n'était pas un Rougeon-Macquart... C'était Les Souffrances du Jeune Werthers de Goethe, un livre romantique allemand, et celui qui avait vraiment définit une véritable littérature allemande. Il venait à peine de finir la préface que le patron du café vint le voir. Rutsuku jeta un coup d'oeil au-dessus du livre, et s'aperçu qu'il était le seul client...

"On vous voit souvent ces temps-ci..."
"J'ai que ça à faire."
"Au fait, la jeune femme vous recherchait hier soir."
"J'en ai rien à faire."
"Vous avez de la conversation dans l'âme, vous."
"Je vous hais, ça vous va comme ça ?"
"Vous êtes vraiment Nihiliste. On vois que vous êtes concerné par ça."
"... Cerné, surtout."
"Bon, comme d'habitude, non ?"
"Oui."

Le tavernier rentra dans son échoppe, tandis que l'individu retournait dans sa lecture.

Paris. Capitale de la France. Il avait connu cette ville durant différentes périodes, observé son évolution à travers les siècles. Mais contrairement à ce que la plupart des touristes trouvaient de formidable, ce qui lui plaisait le plus était sans contexte les catacombes. Traversant le sous sol de Paris, elles offraient un lieu agréable à visiter, où il faisait bon vivre ... Pour un vampire.
Plusieurs fois, il s'était amusé à plonger les jeunes gothiques venant rejoindre le troupeau dans les catacombes, dans la terreur, simplement pour leurs montrer, que les vampires et l'enfer n'avaient rien de poétique, et que ces "âmes tourmentées" ne l'étaient pas tant que ça après tout.

Mais cette fois, il avait été envoyé en mission. L'Organisation Hellsing, avait réussi à chasser la plupart des monstres d'Angleterre, n'y restait plus que du menu fretin dont les mercenaires de l'Organisation pouvaient très se charger.

Hier, Londres avait connu une des batailles les plus terribles de toute son histoire, opposant l'Organisation Hellsing aux ordres de la couronne d'Angleterre, aux forces de la section XIII du Vatican et à l'unité néo-nazie du Millénium. Un combat de monstres, un combat sanglant.
Afin de défendre l'Angleterre des monstres nazis et de l'ingérence du Vatican, la baronne Integra Wingates Hellsing, l'envoya régler le problème.
Alucard, le Nosfératu, le No-Life King, le vrai vampire immortel. Les pierres de la tour de Londres s'en souviennent encore ...

Aujourd'hui, Alucard était chargé de poursuivre, d'acculer et de détruire les restes du bataillon Millénium ayant fuit après la bataille. Aux grands maux les grands remèdes.

C'est ainsi qu'Alucard se retrouva à la terrasse d'un café, où se tenait un seul client en train de lire.
D'après ses renseignements, des monstres frayaient autour de cette personne. Les ordres d'Integra étaient simples : s'il rencontrait des monstres, il pouvait les annihiler.

Alucard qui mesurait plus de deux mètres, alla s'assoir à la table en face le lecteur. Son immense chapeau masquant ses yeux cachés derrières des lunettes, mais laissant apparaître un sourire dérangeant.

A peine que le patron du café était rentré pour préparer la commande habituelle du seul client habitué, un homme vint s'assoire à sa table. Bah voyons... C'était comme d'habitude. Quand il voulait vraiment être seul, il y avait toujours du monde. Il ne jeta même pas un coup d'oeil au-dessus de son livre. Après tout, il était maintenant blasé de tout. Les gens pouvaient faire ce qu'ils voulaient, il était complètement détâché. C'était comme si certaines personnes avaient conditionnés une souris pour avoir des stimulis positifs ou négatifs.

Alors, que cette personne soit fringuée comme un débile mental, et qui arborait un sourire dérangeant ne le dérangeait pas. Après tout, comment être stupéfait de quelque chose lorsqu'on était envahi par des présences jusque même dans les toilettes de son appartement.

Le lecteur tourna une page de son livre. Cependant, au même moment, le même monstre griffu agrippa sa jambe, sous la table. Cela pouvait le concerner, mais Rutsuku s'en fichait carrément. De plus, c'était tous les jours qu'il voyait cette main. Il tourna alors une autre page de son livre et le monstre disparu, comme la veille. Il soupira intérieurement. Cela n'avait aucun intérêt.

Quelques instants plus tard, le tavernier revint avec une tasse de café pur arabica. Le lecteur fit simplement un geste de tête, comme pour un vague remerciement, sans quitter les yeux de son livre. Puis, le nouveau venu s'adressa à Vlad :

"Que voulez-vous boire ?"

Bien installé sur sa chaise, jambes et bras croisés, Alucard fixait Rutsuku Fushin derrière ses lunettes rondes. Soudain il vit quelque chose comme une main décharnée, pourvue de griffes agrippant la jambe du lecteur.
Quelle étrange situation. Il savait qu'une sorte de monstre s'attaquait à lui, pourtant Rutsuku Fushin ne bougea pas. La main disparu quelques instants après.

Le Nosfératu aurait pu détruire cette main, mais quelque chose lui disait que ça n'aurait eu aucun effet. Pour ce genre d'apparitions, il fallait traiter le problème à la source.

Puis le serveur vint déranger le vampire.

" que voulez vous boire ?"

" rien merci"

" Je suis désolé mais vous ne pouvez pas rester ici si vous ne buvez rien, monsieur ..."

Alucard regarda le serveur dans les yeux et susurra lentement

" je ... ne ... veux ... rien ... merci"

Pendant qu'il parlait il leva sa main et la passa devant le visage du garçon de café, qui dans une sorte de transe, répéta les mots du vampire et s'en alla comme si de rien n'était.

Puis le no life king, s'adressa au lecteur

" Et si vous me parliez de cette main qui vous hante?"