Mauvais post andora

Andora se retourna, interpellé par un homme au bout de la rue. L'air sombre, couvert d'un manteau de pluie.
- Excusez-moi, fit celui-ci, avançant calmement.
Dans ce monde, Andora ne pouvait compter sur personne. (Bien que sur Terre, seuls deux êtres ont droit à sa confiance) C'est pour cela que, resserrant dans sa poche du Néo-Crystal, il se concentra pour exploiter magiquement ses yeux. "L'Analys'Oeil", comme celui-ci l'avait nommé, consistait en la vision de choses qui autrement, ne nous auraient certainement pas alertées. Tout pouvait attirer l'attention de la vue de Andora, aussi bien un oiseau perché à cent mètres sur un toit de maison, qu'un homme juste devant lui. L'Analys'Oeil apportait plus des intuitions souvent véridiques que des analyses approfondies des choses, comme le nom de la technique semblait s'y rapporter.
- Bonjour. Vous êtes?
- Une personne assez bien placée pour comprendre que votre quête de vérité n'est, comme l'a si bien dit l'homme de la taverne, une chose sûre.
Andora ne fit pas attention au visage de l'homme, mais plus à sa manche, étrangement épaisse. Il continua cependant à fixer l'homme du regard. C'était sans doute un autre système avantageux de cette technique; on pouvait détecter des choses même lorsque celles-ci n'étaient pas dans le champs de vision.
Andora se retourna. Personne. Il regarda à nouveau l'homme.
- Je m'en doute. Mais ce n'est pas comme si pour moi, c'était un choix.
L'attention toujours reportée sur la manche, Andora évalua toutes les éventualités possibles. Par mesure de précaution, il s'écarta de quelques pas. Si son gilet lui permettait d'éviter des blessures trop graves venant de projectiles divers, venant d'une lame, en revanche, c'était moins sûr. Et bien évidemment, l'homme remarqua cette méfiance.
- Mmmh... fit celui-ci.
- Simple question... faites-vous partie de genre de danger? fit Andora, de plus en plus sur ses gardes.
L'homme resta muet deux secondes, deux secondes qui permirent à Andora d'esquiver un coup qui ne saurait tardé. Il fallait croire que la dite esquive avait été anticipée, car l'homme sorti de son bras une petite arbalète et tira, avec une rapidité et une précision diabolique. Trop diabolique. Le carreau longea le crâne de Andora, qui lui fit une entaille impressionante au niveau des joues.
Surpris par la douleur, Andora réagit en sortant la gigantesque claymore qu'il se trimballait depuis plusieurs années déjà. Trop lent, l'homme l'évita sans soucis. Cette esquive permit justement au chercher d'informations de courir le plus vite possible - ce qui était loin d'être très facile avec une épée aussi lourde que soi dans le dos -
Au lieu de s'engouffrer dans une ruelle pour être hors de portée, Andora s'engagea sur le chemin principal en vue de rejoindre un lieu abondant en personnes à cette heure de la journée. Si l'assassin tenait à l'éliminer dans la discrétion, alors la foule l'empêcherait de passer à l'acte. L'Analys'Oeil toujours actif, Andora exécuta une roulade, car dans la fraction de seconde qui suivit, un cliquetis mécanique lointain lui indiqua qu'un second carreau était parti. L'Ultimancie était une énergie qui circulait dans le sang, et qui permettait à Andora de produire de faibles phénomènes magiques, mais assez que pour s'en tirer plus ou moins sans trop de dégâts. Cette énergie était comme l'électricité: une fois le circuit ouvert, elle ne passait plus jusqu'aux batteries à alimenter. ici, c'était pareil. le circuit, c'était le sang, et cette entaille lui empêchait totalement de faire quoi que ce soit, sinon courir.
La masse. Le commun du peuple se montrait souvent sur la grande place qui n'était qu'à quelques dizaines de mètres. Un troisième carreau le frôlant de justesse indiqua à la cible qu'elle n'était pas hors de portée. Andora longea donc les murs des maisons, sautant par-dessus les divers tonneaux puis courant dos baissé.

Il finit par atteindre la grande place, après un virage pris en dérapage. Pour le moment, il était sauvé.
"Je ne sortirai donc que la nuit, la prochaine fois..."
Il se remit en marche pour filer dans le taudis qui lui servait de repaire, afin de recoudre la blessure et de pouvoir s'interroger plus en profondeur sur l'homme qui a voulu le tuer aujourd'hui.